Recrutement : un fossé grandissant…

Recrutement : un fossé grandissant…

La rareté de l’emploi a modifié les conditions de recrutement mais aussi les exigences, coté employeur comme coté candidat. Deux mondes en décalage. Les DRH recherchent des profils expérimentés et flexibles, alors que les jeunes diplômés privilégient  l’intérêt du travail, l’environnement et les perspectives professionnelles.

Des recruteurs exigeants sur les profils

D’un côté, les recruteurs en entreprise se disent confrontés à la difficulté de trouver la « perle rare » non seulement en termes de compétences mais aussi au moment où il faut, pour mener à bien les stratégies et s’ajuster aux besoins des marchés.

Frileuses pour recruter en contrat à durée indéterminée (CDI), elles les sont aussi sur le profil des candidats qui doit être de plus en plus flexible et exportable. Le niveau d’exigence a augmenté, pas tant sur le diplôme que sur le comportement. Les entreprises cherchent désormais en priorité des jeunes ayant un à trois d’expérience, quand ce n’est pas dix ! La notion de « guerre des talents » est plus vive que jamais. Les recruteurs font leur maximum pour attirer les moins de 30 ans expérimentés et les faire adhérer à la vision globale de l’entreprise et surtout à leur rôle dans la mission confiée. D’où l’importance croissante donnée par les entreprises aux à-côtés du travail (qualité du lieu, connexion à distance, équilibre vie privée-vie professionnelle) et à la marque employeur. Les entreprises l’ont bien compris. Et les plates-formes numériques ont largement contribué à servir cette approche plus exigeante du recrutement ainsi qu’ à rendre son processus « le plus agréable » possible pour le candidat,  à travers la vidéo, le jeu, une expérience utilisateur optimisée au maximum sur le web et le mobile, ou encore la mise en place d’entretiens de plus en plus virtuels. Aujourd’hui, il n’est pas rare que Skype remplace l’entretien téléphonique.

Des jeunes diplômés en pleine mutation

De l’autre côté, il y a le grand marasme du marché de l’emploi. Candidatures restées lettres mortes, plusieurs semaines qui s’écoulent entre plusieurs entretiens…nombreux sont les candidats  qui acceptent de cumuler les stages en entreprises et de travailler gratuitement dans des conditions parfois pénibles pour accéder au marché du travail. Car les jeunes diplômés n’ont pas profité de l’amélioration constatée en 2015 sur le marché des cadres. Les conditions d’emploi (baisse du salaire d’embauche, augmentation des contrats précaires) se sont dégradées pour les nouveaux arrivants sur le marché du travail.

Conscients des difficultés liées à l’emploi, les jeunes diplômés se sont adaptés pour mettre la flexibilité au service des entreprises. Ils n’hésitent plus à accepter des contrats temporaires pour être embauchés, parfois parce qu’ils n’ont pas le choix, mais surtout parce que leur priorité est ailleurs : c’est l’intérêt et le sens de leur mission, sans lesquels ils n’hésitent pas désinvestir l’entreprise voire à la quitter pour aller de l’avant et retrouver des perspectives professionnelles.

En effet, les moins de 30 ans sont dans une nouvelle temporalité. Ils ont un regard très court-termiste sur l’entreprise. Ils cherchent un poste pour trois ans à cinq ans, veulent évoluer vite, gérer leur temps comme ils l’entendent et ne plus être parqués dans des bureaux gris. Ce qui les rend plus exigeants, eux aussi…

Deux mondes à rapprocher 

Ainsi, deux mondes s’affrontent sans trop pouvoir parvenir à s’apprivoiser.

Et si les candidats réfléchissaient à quel type d’entreprise, dans quel type de stratégie ils aimeraient inscrire leurs talents ? S’ils  s’entraînaient à en convaincre les recruteurs ? Et s’ils se permettaient de faire au mieux et d’innover toujours plus, afin de se différencier ?

Et si de l’autre côté, entreprises et recruteurs Se montraient plus curieux à l’égard des candidats pour leurs valeurs profondes, y compris dans une stratégie d’entreprise bien définie ? S’ils s’autorisaient à se réinventer en sortant du cadre, en misant davantage sur l’humain et la promotion interne pour fidéliser et stimuler les salariés mais aussi attirer des nouveaux talents et améliorer ses leviers de croissance ?

 

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